Un high en sucre peut-il faire rebondir les enfants sur les murs ? La plupart des parents le jureraient. Mais selon le Beth Israel Deaconess Medical Center – un hôpital universitaire de Harvard – de nombreuses études n’ont pas réussi à trouver le lien entre le sucre et l’hyperactivité. Le lien entre nourriture et humeur est-il donc un mythe ? Pas tout à fait, mais c’est plutôt une question de sentiments.
« Le lien entre les émotions et l’alimentation n’est pas un mythe », déclare Sherry L. Pagoto, PhD, professeur associé de médecine préventive et comportementale à l’école de médecine de l’Université du Massachusetts à Worcester. « Les gens mangent pour se sentir mieux, donc le lien est là ».
1. Régime alimentaire malsain et dépression
L’exposition à long terme à une alimentation malsaine est un facteur de risque de dépression, selon les conclusions d’une étude publiée en 2014 dans le journal en ligne PLoS One, qui a examiné l’alimentation et la dépression chez 3 663 personnes. Pour les besoins de l’étude, une alimentation malsaine se caractérise par une forte teneur en sucre et en aliments transformés.
« L’un des symptômes utilisés pour diagnostiquer la dépression est le changement d’appétit, il pourrait donc y avoir un lien entre le régime alimentaire et la dépression », explique Anil Malhotra, directeur de la recherche psychiatrique à l’hôpital Zucker Hillside de Glen Oaks, N.Y.
2. Sucre et dépendance alimentaire
Les recherches indiquent également un lien entre le sucre et la dépendance alimentaire. Par exemple, une étude de 2012 publiée dans l’International Journal of Eating Disorders a révélé que, sur 81 personnes obèses cherchant à se faire soigner pour une frénésie alimentaire, 57 % répondaient aux critères de la dépendance alimentaire. Les aliments auxquels les personnes étaient dépendantes étaient riches en graisses et en sucre.
« Ce n’est pas surprenant », déclare M. Pagoto. « Quand les gens ont envie de manger, ils ne cherchent pas de bâtonnets de carottes. Les sucreries et les graisses déclenchent dans le cerveau les mêmes centres de plaisir que les drogues qui créent une dépendance.
3. Le lien entre le sucre et le stress
Selon l’American Psychological Association, le stress pousse votre corps à rechercher le sucre comme carburant rapide pour une poussée d’énergie.
« C’est peut-être la raison pour laquelle beaucoup de gens mangent des sucreries lorsqu’ils sont stressés », explique M. Pagoto. « Nous enseignons aux gens à utiliser des comportements sains pour réduire le stress au lieu de la nourriture. L’un des meilleurs moyens de réduire le stress est l’exercice physique. Vous pouvez commencer à considérer l’exercice comme un moyen de se sentir mieux et non comme une simple corvée ».
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4. Glycémie et schizophrénie
Un trouble mental grave comme la schizophrénie pourrait-il être lié au taux de sucre dans le sang ? « Le diabète est plus fréquent chez les personnes atteintes de schizophrénie », explique le Dr Malhotra. « Il existe des études plus anciennes qui suggèrent un lien entre le métabolisme du sucre et la schizophrénie. Le lien n’est pas très fort, mais il est possible ».
Prenez, par exemple, une étude publiée en 2006 dans la revue Diabetes Care, qui a examiné le lien entre le taux de sucre dans le sang et la schizophrénie. Dans cette étude, des tests sanguins effectués sur 200 personnes atteintes de schizophrénie ont révélé un taux de sucre dans le sang de 7 % et un taux de diabète de plus de 14 %.
5. Qualité du régime alimentaire et santé mentale des adolescents
Une étude menée en 2014 auprès de plus de 4 000 étudiants en Nouvelle-Zélande a révélé qu’une alimentation de qualité était associée à une meilleure santé mentale et qu’une alimentation de qualité médiocre était associée à une mauvaise santé mentale. Les résultats ont été publiés dans le European Journal of Clinical Nutrition.
« Le lien entre l’alimentation et la santé mentale va probablement dans les deux sens », déclare M. Pagoto. « Si vous avez des problèmes de santé mentale, il peut être plus difficile pour vous de bien manger. Une mauvaise alimentation peut également contribuer à une mauvaise santé mentale ».
6. Manger consciemment pour une meilleure santé mentale
« Manger des aliments riches en sucre pour échapper à une mauvaise humeur s’appelle manger émotionnellement », explique M. Pagoto. « Manger consciemment est l’antidote au fait de manger pour s’échapper. Pour manger consciemment, on apprend à manger lentement, sans distraction, et à savourer l’expérience d’une nourriture saine ». Les recherches le prouvent. Dans une revue de 21 études sur l’alimentation consciente, publiée dans la revue Obesity Reviews en 2014, 86 % des études ont montré que les pratiques de consommation consciente diminuent les crises de boulimie et les émotions alimentaires.