Le cancer du foie est parfois appelé « tueur silencieux », car les signes et les symptômes n’apparaissent généralement pas avant que la maladie n’ait atteint un stade avancé. Il est donc important que toute personne présentant un risque élevé de développer un cancer du foie subisse des tests de dépistage à intervalles réguliers. L’un de ces tests consiste à mesurer les niveaux sanguins d’une substance appelée alpha-foetoprotéine.
Dépistage du cancer du foie : Qu’est-ce que l’alpha-foetoprotéine ?
Également connue sous le nom d’AFP, l’alpha-foetoprotéine est une protéine fabriquée par le foie et le sac vitellin du fœtus en développement et que l’on trouve normalement dans le sang du fœtus. En général, son taux baisse peu après la naissance. Chez les adultes en bonne santé, l’AFP est présente à des taux extrêmement faibles. Les valeurs normales chez l’adulte sont inférieures à 40 microgrammes (mg) par litre. Une augmentation est le signe que quelque chose ne va pas.
Dépistage du cancer du foie : Candidats au test AFP
L’AFP est utilisée comme test de dépistage du cancer du foie parce que « deux tiers des cancers du foie produisent de l’AFP », explique Myron Tong, MD, PhD, directeur de l’hépatologie à l’université de Californie, Los Angeles, et directeur associé du centre Dumont-UCLA pour le cancer du foie. « Nous nous inquiétons de chaque élévation des niveaux d’AFP », ajoute-t-il.
Les personnes à haut risque de cancer du foie sont invitées à faire mesurer leur taux d’AFP tous les six mois. Les membres de ce groupe comprennent toute personne souffrant de cirrhose du foie et certaines personnes souffrant d’une infection chronique par l’hépatite B ou l’hépatite C.
Dépistage du cancer du foie : Quand l’AFP est utilisée
Cependant, l’utilité de la mesure de la PFA est obscurcie par le fait que l’augmentation des niveaux est associée à plusieurs conditions autres que le cancer du foie. L’AFP est également utilisée :
- Dépister le cancer des testicules, des ovaires, de l’estomac ou du pancréas – ou une tumeur rare appelée tératome malin
- Dépister les femmes enceintes pour détecter d’éventuelles malformations du fœtus ou des fœtus multiples
- Diagnostiquer les troubles non cancéreux du foie, tels que la cirrhose
Les médecins utilisent également l’AFP pour suivre la réponse d’un patient au traitement du cancer. Lorsque le traitement est efficace, les niveaux de PFA reviennent à la normale. Une autre augmentation suggère que le cancer est réapparu, explique le Dr Tong.
Dépistage du cancer du foie : AFP et ultrasons
Lorsqu’une personne présente déjà un risque élevé de développer un cancer du foie, un niveau élevé d’AFP est une forte indication que quelque chose ne va pas. Mais son association avec tant d’autres conditions signifie que, en soi, la mesure de l’AFP n’est pas définitive. C’est pourquoi les médecins recommandent que les personnes à haut risque de cancer du foie subissent également un examen échographique tous les 6 à 12 mois.
Pour cet examen, un technicien place un petit instrument appelé transducteur sur l’abdomen, juste au-dessus du foie. Le transducteur envoie des ondes sonores dans la cavité abdominale, où elles rebondissent sur les organes abdominaux, y compris le foie, et créent des échos. Un ordinateur analyse les échos pour créer des images des organes. Une anomalie sur les organes, telle qu’une tumeur, devient visible sur ces images.
L’interprétation des résultats de l’AFP et des ultrasons est assez simple, explique M. Tong. « Une PFA élevée sans lésion hépatique à l’échographie signifie que le patient a probablement une inflammation du foie », explique-t-il. D’autre part, une lésion du foie à l’échographie signifie que le patient a probablement un cancer du foie, même si les niveaux d’AFP sont normaux.
Dépistage du cancer du foie : L’essentiel sur l’AFP
Certains experts pensent que l’AFP n’est pas assez sensible pour détecter le cancer du foie chez les personnes aux États-Unis et en Europe, où le cancer du foie est relativement rare. D’autres soulignent que l’intervalle optimal entre les examens échographiques n’a pas encore été établi. En fin de compte, les patients devraient consulter leur médecin pour savoir quels sont les tests de dépistage et les calendriers qui leur conviennent le mieux. Si vous êtes à risque, vous voudrez choisir un calendrier de dépistage qui vous donne les meilleures chances d’obtenir un diagnostic précoce et un résultat optimal du traitement.